Les recueils d'airs publiés en France par Ballard entre 1608 et 1643 contiennent 17 airs sur des textes italiens, dont six dans des recueils polyphoniques, six pour voix avec tablature de luth et cinq pour voix avec tablature de guitare. En tenant compte des variantes et des différentes versions, polyphoniques ou monodiques, des mêmes pièces, il nous reste dix textes – un groupe plutôt insignifiant au milieu d’un répertoire de plus de 2 000 airs français. Cet enregistrement parvient à inclure tous ces dix textes et présente ainsi presque tous les airs italiens publiés par des compositeurs français pendant le règne de Louis XIII. Les musiciens de Il Festino ont agrémenté ces airs d'une série de pièces instrumentales et de chansons sur des textes espagnols de la même époque. Tous les airs italiens proviennent de trois des principaux compositeurs français de l’époque, chacun d’entre eux étant actif dans les cercles de la cour et des salons.
Cet enregistrement nous emmène à l'intérieur des palais de Rome du début du XVIIe siècle et présente un éventail fascinant de compositions qui ont servi de fond à la vie de l'aristocratie contrmporaire. Outre les pièces de Stefano Landi, il y a des œuvres vocales et instrumentales de Girolamo Frescobaldi et Johann Hieronymus Kapsberger, deux musiciens qui ont partagé avec Landi le patronage de la famille Barberini. Stefano Landi était un musicien qui, tout au long de sa carrière, a pu développer et modifier considérablement son style de composition, s'adaptant à son environnement. Comme beaucoup d'autres compositeurs de sa génération, son langage a d'abord été modelé sur la polyphonie de la Renaissance avant d'évoluer vers des modèles vocaux solo destinés à convenir à la fois aux contextes de chambre et d'opéra, l'opéra étant un genre à la création duquel il a contribué.
Michel Lambert et Sébastien Le Camus figurent parmi les compositeurs les plus importants sous le règne de Louis XIV. Loin de l'opéra, où Lully règne en maître absolu, mais omniprésents aux salons des aristocrates et intellectuels, leurs airs sérieux, édités à plusieurs reprises au cours du XVIIe siècle, illustrent d'une manière exemplaire le raffinement et l'équilibre propres au bon goût français. De structure simple, la beauté de ces ouvres est sublimée par des lignes mélodiques souples, une harmonie riche et expressive et des textes qui mettent en avant le charme et la douceur du sentiment amoureux. Avec un effectif vocal et instrumental riche, ce disque donne au public une alternance d'airs à voix seule et polyphoniques qui reflètent la sensibilité, la hardiesse harmonique et la maîtrise contrapuntique des deux musiciens.
Chez Monteverdi l’amour et la sensualité à travers la femme nourrissent les plus belles pages de sa musique. Il nous rappelle que l’amour mystique est empreint de sensualité - d’érotisme même - et que le plaisir des sens, l’amour passionné et charnel de la femme côtoient le sacré. Avec ce nouvel album, l’ensemble Il Festino souhaite mettre en valeur toutes les nuances amoureuses liées au beau sexe. Deux chanteuses, accompagnées par cinq instrumentistes, nous promènent sur les deux rives de ce torrent. Pourtant, les ponts ne manquent pas et nous les traversons volontiers.
Tantôt on se laisse bercer par la douceur de la Sainte Mère, tantôt nous rendons les armes devant la volupté d’une nymphe.